Les nouveaux modes de consommation, effet de mode ou véritable changement structurel ?
Les villes voient fleurir de plus en plus de boutiques pour des achats plus responsables, orientées zéro déchet, fabrication artisanale et production locale. Celles-ci répondent à une attente grandissante des clients. De plus en plus de consommateurs voient, dans leurs achats, une manière d’agir pour la transition écologique et d’influencer les industriels.
D’après les données publiées par l’ADEME, les Françai.se.s produisent chaque année 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques. Conscient.e.s de l’impact de ces déchets sur l’environnement (pollution sauvage, dépense énergétique pour le traitement, exportation vers des pays d’Asie …), les consommateurs sont en demande de solutions plus vertueuses. Ainsi nous voyons se développer des projets de vente en vrac, de produits cosmétiques solides, de retour de la consigne … qui permettent de limiter l’utilisation d’emballages à usage unique.
A Rennes, des boutiques ouvrent notamment sous l’impulsion d’une clientèle venue de Paris (et parfois tenues elles-mêmes par des ex-parisien·ne·s). L’attractivité rennaise, facilitée par la nouvelle LGV, est amplifiée par “l’effet confinement”. Cette aspiration à un mode de vie plus respectueux génère une demande grandissante en produits locaux, éco-responsables, sains.
De nouveaux modèles économiques pour répondre à de nouveaux enjeux
Les questions de logistique, de sécurité et de viabilité économique questionnent ce genre de projets. Comment assurer l’hygiène des produits non emballés, comment y faire figurer les informations d’utilisation, les ingrédients, les dates de péremption … et comment éviter des reports d’impacts liés au transport de marchandises de manière non optimisée dans les circuits-courts ou au non-retour des consignes par exemple ?
Les porteur·e·s de projet doivent rivaliser d’imagination en inventant de nouveaux modèles économiques. Pour augmenter leurs chances de réussite, il doivent fédérer tout un réseau d’acteurs et actrices du territoire, du producteur au revendeur en passant par le transformateur ou encore le livreur, pour rendre leur projet vraiment vertueux.
Chaque année, des porteur·e·s de ce type de projets candidatent à Crisalide éco-activités : 21km, lauréat en 2020, est un projet de distribution de produits alimentaires avec une logistique d’hyper proximité optimisée; La première épicerie Nous anti-gaspi, qui propose des invendus de la grande distribution, a été lauréate en 2018, et dispose aujourd’hui de 12 magasins dans l’Ouest et à Paris sur le modèle du premier ouvert à Melesse au Nord de Rennes. Et pour cette édition Crisalide #13, un projet de consigne de bouteilles remise au goût du jour avec Distro …
La clef du succès de tous ces projets ? Une intelligence territoriale impliquant les différentes parties prenantes, de l’amont à l’aval ainsi qu’un engagement sincère dans l’achat responsable. Et c’est de cette manière que ces entreprises pourront perdurer et faire que ces changements de comportement des consommateurs ne soient pas que passagers.
D’après : A Rennes, les ex-parisiens influencent le commerce
#modèleéconomique #innovationsociale
Marion, titulaire d’une licence d’Arabe (après une licence de Lettres Classiques) et d’un master de Sciences de l’information et de la communication, a piloté pendant 5 ans la stratégie de développement d’une petite entreprise de gobelets réutilisables. Elle a intégré le CEEI Créativ en tant que cheffe de projets en 2015.
Très impliquée dans la transition écologique, elle est engagée dans les dynamiques territoriales. Elle participe à l’émergence des projets éco-actifs, suit leur évolution et anime le réseau des différentes parties prenantes.