Repenser sa chaîne de valeurs pour sécuriser ses approvisionnements
L’économie mondiale a été fortement impactée par la pandémie de Covid 19. Dès les prémices, la fermeture des frontières de la Chine, première touchée, a mis un coup d’arrêt à la production de nombreuses entreprises, de la PME aux grands groupes.
Nous pensions notre économie solide, maîtrisée : de la matière première achetée en Asie au prix le plus faible à la transformation puis à la distribution dans nos pays. Cette certitude a incité nombre d’entreprises à fonctionner en flux tendu, leur permettant d’éviter un BFR trop important, du stockage … Mais cette mécanique bien huilée ne supporte pas l’imprévu, le grain de sable dans les rouages. Et ce grain de sable en l’occurrence ça a été une pandémie mondiale, des confinements généralisés, des fermetures d’entreprises, d’écoles, … Comment prévoir l’impensable ?
Une économie mondiale à l’arrêt, ce sont des matières premières dormantes dans les pays producteurs, des pièces primordiales non distribuées, … et des conteneurs entiers bloqués à quai.
Construire sa résilience et s’adapter pour l’essentiel
Dans un monde instable et incertain (on parle d’un monde VUCA pour “Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity”) il est primordial de repenser sa chaîne de valeur complète pour construire sa résilience. Or le changement climatique va accentuer les incertitudes qui pèsent sur notre monde : tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes, sécheresses et pénuries en eau, inondations. Auxquelles on peut ajouter des tensions géopolitiques, qui conduisent à la raréfaction de certaines ressources essentielles. Comment anticiper ce qui nous attend ?
Déjà en sécurisant ses approvisionnements par la multiplication de fournisseurs et leur rapprochement géographique, en étant attentifs à l’évolution du marché, en étant suffisamment souples et agiles pour pouvoir se diversifier et s’adapter. Mais surtout en construisant sa résilience en coopération avec les autres acteurs de sa chaîne de valeur et de son territoire.
Ma petite entreprise – en économie circulaire – ne connaît pas la crise
L’économie circulaire, qui vient casser les codes de l’économie « traditionnelle » linéaire, permet de sécuriser ses approvisionnements en allant chercher des stocks dormants ou des rebuts par exemple chez des producteurs locaux, en travaillant avec des acteurs du territoire pour la transformation de la matière première, en stoppant l’exportation de certaines ressources jusqu’alors considérées comme des déchets. Mais surtout les entrepreneur·e·s qui s’emparent de ce sujet conçoivent et imaginent des modèles économiques innovants, des boucles vertueuses pour intégrer des acteurs déjà existants dans leur chaîne de valeur. Ils font adhérer leurs différentes parties prenantes à leur vision en ne perdant jamais de vue le client final.
Depuis plusieurs années, Crisalide éco-activités met en avant ces nouveaux acteurs. Mais cette année leur présence est encore plus forte et la logique de l’économie circulaire est partout : de l’entreprise de cosmétiques à la production d’énergie, des couches lavables aux jouets en passant par l’alimentaire … Ces entreprises construisent leur résilience avec leurs partenaires et créent de la valeur et des emplois sur leurs territoires.
Marion, titulaire d’une licence d’Arabe (après une licence de Lettres Classiques) et d’un master de Sciences de l’information et de la communication, a piloté pendant 5 ans la stratégie de développement d’une petite entreprise de gobelets réutilisables. Elle a intégré le CEEI Créativ en tant que cheffe de projets en 2015.
Très impliquée dans la transition écologique, elle est engagée dans les dynamiques territoriales. Elle participe à l’émergence des projets éco-actifs, suit leur évolution et anime le réseau des différentes parties prenantes.