Vers une écoconception des smartphones ?
Les smartphones que nous avons tous dans nos poches contiennent pas moins de 55 métaux différents, dont certains métaux rares. Leur extraction est polluante, leur recyclage également, et leur exploitation grandissante alerte sur des pénuries plus ou moins imminentes. D’autant plus que certains de ces minerais sont également nécessaires à des biens de consommation utiles à la transition énergétique tels que les lampes à LED, les batteries de véhicules électriques …
Pour inciter à l’écoconception de ces téléphones nouvelle génération et ainsi limiter les effets néfastes – au niveau environnemental comme sociétal – de cette économie linéaire, le gouvernement français a mis en place un indice de réparabilité qui deviendra obligatoire au 1er janvier 2022. Cet indice, tel celui de la consommation énergétique, basé sur un VOR (du vert pour les produits facilement réparables au rouge pour ceux qui ne le sont pas), a pour vocation de permettre aux consommateurs de diriger leurs choix vers les articles dont la durée de vie pourra être augmentée. Les critères sont : la facilité de la réparation (des pièces autonomes notamment), la mise en place d’un mode d’emploi, l’accessibilité des pièces chez les réparateurs comme à domicile … Certains fabricants ont déjà commencé à afficher leur note sur quelques produits.
Le choix de l’auto-évaluation
On aurait pu penser que des organismes indépendants auraient été mis en place pour évaluer et noter les téléphones. Ce n’est pas le choix fait par le gouvernement qui a préféré laisser les constructeurs s’auto-évaluer à partir d’une grille de critères, pour permettre plus de souplesse et rendre cet indice moins onéreux. Cette grille de notes ne sera affichée que sur les sites marchands et le détail de ce qui fait la note n’est pas fourni au consommateur.
A noter que cet indice ne sera pas appliqué qu’aux smartphones mais également aux téléviseurs, ordinateurs portables …
Vers la fin de l’obsolescence programmée ?
Le modèle économique des fabricants de smartphones fonctionne sur le renouvellement régulier des appareils, basé sur des effets de mode. Aujourd’hui, la mise en place de ces indices va orienter le consommateur vers des produits écoconçus, à la durée de vie plus longue. Et ainsi, peut-être permettre le développement de marques telles que Fairphone, dont les appareils conçus pour être facilement réparables, ne touchent aujourd’hui qu’une niche de consomm’acteurs.
D’après les articles de Le Monde :
indice de réparabilité et cinq questions sur le nouvel indice de réparabilité
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Marion, titulaire d’une licence d’Arabe (après une licence de Lettres Classiques) et d’un master de Sciences de l’information et de la communication, a piloté pendant 5 ans la stratégie de développement d’une petite entreprise de gobelets réutilisables. Elle a intégré le CEEI Créativ en tant que cheffe de projets en 2015.
Très impliquée dans la transition écologique, elle est engagée dans les dynamiques territoriales. Elle participe à l’émergence des projets éco-actifs, suit leur évolution et anime le réseau des différentes parties prenantes.